Bois de Bouc

Je suis Alexandre Jamin, plus connu sous le nom de Bois de Bouc. Voilà trois ans que j’ai été formé aux compagnons du devoir en qualité de constructeur bois, pour me diriger ensuite en 2025 vers la sculpture ornementale, validant un CAP au lycée des métiers d’Art Bertrand du Guesclin (56). Ce qui m’y a amené prend racine dans un chemin de vie difficile, le combat acharné et sans répits contre la maladie, et le refus grandissant de la grande industrie. Après plusieurs années d’invalidité, de soin et de réflexion sur le monde qui m’entourait, d’observations sur nos modes de vie, nos consommations, j’ai pris la décision de revenir à la source. J’ai écarté mes études d’informatiques, le fameux « chemin conventionnel et sécuritaire » , pour travailler dans le respect de mes valeurs et dans ce que je considère être le mieux pas seulement pour moi, mais la société en globalité.

Je me suis rappelé que des siècles durant, les gestes et méthodes se sont transmis et se sont perfectionnés. Des siècles durant ils ont permis à l’humanité d’évoluer, et à mon grand désarroi j’ai observé que notre modernité nous pousse à l’oublier. Il est devenu difficile de se procurer , voir de trouver une personne maîtrisant des savoirs anciens. Difficile aujourd’hui de trouver une personne capable de reproduire un ouvrage centenaire, car nous nous sommes de plus en plus éloignés de l’artisanat au profit de l’industrie. J’ai donc travaillé travaillé ces gestes, entamé un apprentissage qui durera encore de longues décennies, pour que tous ces gestes ne soient pas oubliés, et puissent être à nouveau transmis.


Bien que depuis de nombreuses générations, les artisans se voient de moins en moins nombreux, je participe à mon échelle à la revalorisation et la sauvegarde de ces savoirs, afin que chacun et chacune puisse les re-découvrir, les apprécier, que cela soit sur les réseaux sociaux ou en marché médiéval. Je ne me suis jamais fait de soucis sur l’avenir de ce métier , après avoir observé que nombreuses de ces pratiques n’ont pas été effacées par le temps. Elles ont été l’avenir durant siècles dernier, et aujourd’hui encore elles sont réclamées, quand bien même la modernité chercherait à les rendre obsolètes. J’aime me rappeler que les vrais métiers d’avenir sont ceux qui, après des millénaires d’évolution technique et technologique, sont encore recherchés aujourd’hui.